Théâtre – Merlin ou la Terre Dévastée

MERLIN OU LA TERRE DEVASTEE ( texte de Tankred Dorst)

 une production LA NOTE D’ALCESTE

mise en scène Nicolas Lyan

Avec : Jules Bodin, Alexandre Cattez, Arthur Cosnefroy, Victor Fontaine, Julia Lepère, Louise Morel, Louise Rebillaud, Anthony Rossi, Clémence Viandier

Arthur Deslandes-Vernay Scénographie

Lucile Lacaze Création costumes

Julia Lepère Assistant(e) à la mise en scène

Jeanne Prud’homme Chorégraphie

PRÉSENTATION

Vouloir monter Merlin ou la Terre dévastée dans une première mise en scène, c’est vouloir d’abord replonger dans l’enfance, dans ces moments où les rêves avaient une vraie place. Il ne faut pas s’attendre ici à retrouver la légende Arthurienne comme on la connaît depuis Chrétien de Troyes. Ici les personnages et les actions prennent une autre couleur, une nouvelle profondeur. On pourrait dire que Tankred Dorst a amené la légende de la Table Ronde dans la modernité, il s’est amusé à explorer avec son regard moderne une légende qui ne vieillissait pas. Merlin plonge au plus profond de nos âmes pour y retrouver l’enfant endormi, émerveillé par les tours de l’Enchanteur, bouleversé par l’amour de Lancelot et Guenièvre, soulevé par la grande quête du Graal et de son Idéal…

Mais ici cet enfant a grandi. A travers les rayons lumineux de la légende, il entrevoit déjà les imperfections, les peurs, les doutes qui façonnent chaque geste, chaque idée, chaque personnage de la pièce. Il voit la lutte, éprouvante et sanglante, pour parvenir à toucher du doigt cet idéal. Il comprend alors à quel point il est difficile de croire en ses rêves, quel sacrifice cela demande. Il éprouve les limites de son utopie, ressentant la désillusion commune à tous ceux qui ont perdu leur croyance.

L’œuvre de Tankred Dorst s’inscrit dans cette désillusion si contemporaine, après un siècle qui a connu l’échec de beaucoup de ses idéologies, comme une suite d’utopies ratées apportant avec elles de longues et effroyables périodes.

Mais doit-on oublier nos rêves pour autant ? Cela ne vaut-il tout de même pas la peine de nous battre pour ce en quoi nous croyons ? Même au risque de se perdre ?

L’histoire de ces chevaliers de jadis, luttant pour un rêve bien plus grand qu’eux, vient faire écho à toutes ces interrogations. A l’heure où le monde entier s’interroge sur son futur, où partout, hommes et femmes remettent en question le monde tel qu’il est forgé, à cette heure où les révolutions naissent et meurent, à cette heure-là où tout semble possible, le pire comme le meilleur, comment ne pas vouloir porter au théâtre leur quête d’un monde meilleur ?

Nicolas Lyan